Burkini Juillet 2013

Mais qu'est ce qu'est le Burkini?

La création de cette tenue est couramment attribuée à Aheda Zanetti, une Australienne d’origine libanaise. Cette dernière raconte en avoir eu l’idée en 2004 à Sydney, en regardant sa nièce jouer au netball (une variante à sept du basket). Selon elle, la jeune fille peinait avec son long hijab (un voile simple sur le haut du corps) et son survêtement. « J’ai fait des recherches et je n’ai pas trouvé de tenues convenables pour les femmes sportives et pudiques », raconte-t-elle au Monde.

L’Australienne imagine alors le « hijood », contraction de « hijab » et « hood » (« capuche », en anglais), un survêtement adapté à la «pudeur» religieuse. L’idée du burkini, destiné à celles qui jusqu’ici se baignaient voilées, lui vient ensuite dans la foulée, dans un pays où les sports aquatiques sont omniprésents.. Aheda Zanetti crée alors sa société, Ahiida, et dépose les designs de ses produits en 2004 et commence à les commercialiser

Le succès du burkini est relié aux émeutes de 2005 à Cronulla près de Sydney. Le 4 décembre 2005, un petit nombre de maîtres-nageurs sauveteurs volontaires ont été impliqués dans une altercation avec des jeunes hommes d'origine libanaise. Le weekend suivant, une manifestation qui rassemblait plusieurs milliers d'Australiens blancs a dégénéré en violence à Cronulla. À la suite de ces émeutes, Surf Life Saving Australia, l'association des maîtres-nageurs australiens, a lancé une initiative pour promouvoir la diversité et la tolérance sur les plages en recrutant des maitresses-nageuses musulmanes. Ces dernière adopte alors le Burkini pour travailler.

A partir de 2006, les marques « BURKINI » et « BURQINI » sont déposés en Australie et dans plusieurs autres pays.

Ainsi l'objectif de cette tenue était de permettre aux femmes qui pour des raisons qui les regardent, se sentent trop enveloppée, sont trop pudiques, adorent aguicher les hommes avec des tenues mouillées, veulent revendiquer une opinion politique, philosophique, religieuse, de se baigner plus confortablement qu'avec un voile.

En France dès 2009 le port de cette tenue pose problème:

  • le 27 juillet 2009, à Émerainville, commune de Seine-et-Marne vêtue d'un maillot « burquini » composé d’un voile, d’une tunique et d’un pantalon, Carole, une musulmane de 35 ans, se baigne dans la piscine de la municipalité et récidive les jours suivants en présence de ses enfants. Elle fait, par la suite, l'acquisition d'un abonnement de 10 heures à la piscine locale. Le 1er août 2009, elle se voit refuser l’accès à la piscine de la commune par le maître nageur de service. La direction de la piscine n’accepte pas le « burquini ». Cette Française, convertie à l’islam depuis ses 17 ans, souhaite déposer une plainte auprès du procureur de la République de Meaux.
  • À Port Leucate, dans l’Aude, le 20 juillet 2010, une affaire similaire se produit dans la piscine du village de vacances « Rives des Corbières ». Deux femmes ne peuvent pas se baigner vêtues d'un pantalon tunique et d’un hijab.

Jusqu'alors les motifs employés sont ceux des règles d’hygiène. Comme on interdisait pour les mêmes raisons, les caleçons de baignade, il était logique que des habits aussi longs et lourds ne puissent entrer dans l'eau filtrée et javellisée des piscines municipales. Mais que se passa-t-il ensuite.

  • Dès juillet 2013, le maire de Mandelieu-la-Napoule Henri Leroy (Les Républicains) avait pris un arrêté municipal interdisant le port de vêtements religieux sur les plages de la ville.
  • En septembre 2016, l'association Smile 13 privatise le Speed Water Parc, un centre aquatique proche de Marseille pour une journée « afin qu'exclusivement le parc autorise la baignade en burkini ». Michel Amiel, sénateur-maire DVG de la commune, « prend un arrêté municipal interdisant cette manifestation sur la commune au motif qu'elle est susceptible de troubles à l'ordre public. » contre l'avis du préfet qui le déconseille. La journée est annulée par les organisateurs. Cette affaire rappelle la privatisation d'une piscine de Sarcelles pour des femmes loubavitchs qui a duré trois ans avant que le débat apparaisse dans les médias. Ainsi un représentant indirect de la loi, le premier magistrat de la ville décide arbitrairement que des gens qui se réunissent en privé pour se baigner habillé constitue une menace pour l'ordre public. Leur arme de complot massif est donc un peu plus de tissu sur le maillot de bain...

Le 28 juillet 2016, le maire de Cannes David Lisnard (Les Républicains) prend un arrêté municipal interdisant le port de vêtements religieux sur les plages de la ville. Ce texte prévoit notamment : «L’accès aux plages et à la baignade est interdit à compter de la signature du présent arrêté jusqu’au 31 août 2016 à toute personne n’ayant pas une tenue correcte, respectueuse des bonnes mœurs et de la laïcité, respectant les règles d’hygiène et de sécurité des baignades adaptées au domaine public maritime». Plusieurs personnes sont verbalisées en violation de cet arrêté. Le tribunal administratif de Nice, le 13 août 2016, saisi en urgence (procédure de référé) par le collectif contre l'islamophobie en France a confirmé la validité de l'arrêté. L'ordonnance de référé dispose "dans le contexte d'état d'urgence et des récents attentats islamistes survenus notamment à Nice il y a un mois, l'affichage de signes religieux ostentatoires (...) en l'espèce sous la forme de tenues de plage affichant leur religion, sont de nature à créer ou exacerber des tensions parmi les nombreux usagers du domaine maritime".

Et là gros bug dans la tête du Nazim, barbu mais athée, Français mais pas que. Petite explication de texte pour mieux comprendre au ralenti l'action:

 

Voici les deux premiers articles de la loi de 1905 régissant les rapports entre l'état et les religions:

  • Article 1

La République assure la liberté de conscience. Elle garantit le libre exercice des cultes sous les seules restrictions édictées ci-après dans l'intérêt de l'ordre public.

  • Article 2

La République ne reconnaît, ne salarie ni ne subventionne aucun culte.

 

Et maintenant des morceaux choisis de la décision du tribunal administratif (clique sur le lien pour l'avoir son intégralité):

  • "comme l’illustre notamment l’assassinat d’un prêtre catholique dans son église à Saint Etienne du Rouvray, le 26 juillet  2016",  ... " la coexistence des religions, qui est un élément constitutif du principe de laïcité, est combattue par le fondamentalisme religieux islamiste qui prône une pratique radicale de la religion"  
    • Ici les juges se sont improvisés analystes politiques ou de théologie islamiste, ce qui est contraire à la vocation du droit puisqu'il ne juge que les faits, pas le credo, puisqu’aucune religion n’est reconnue.
    • Et puis combien même les juges pouvaient discuter des contours du credo des fondamentalistes religieux leur analyse est parfaitement inexacte sur les deux points.
      • Les mollahs iraniens qui sont, me semble t il des fondamentalistes religieux, ne combattent pas la coexistence des religions puis qu'ils reconnaissent toutes les religions et garantissent des places de députés aux chrétiens,  zoroastriens et juifs minoritaires. Selon l’article 14 de la Constitution et conformément au verset du Coran « Dieu ne vous interdit pas de traiter avec bonté et droiture ceux qui n'ont pas lutté contre vous en raison de votre religion et qui ne vous ont pas expulsés de vos logements », le gouvernement se doit donc de respecter les droits humains des non-musulmans, tant qu’ils ne conspirent pas contre l’islam ou la république islamique d’Iran.  Bon d'accord les sunnites et les Baha'is sont persécutés mais apparemment ils n'ont pas le monopole.
      • Le Burkini porté ailleurs dans le monde n'a provoqué aucun trouble d'aucune sorte, même pas de l’ordre public et ne semble pas être le signe d'une pratique radicale de la religion. En tout cas nous sommes les seuls à le penser et cette interdiction à choqué la presse internationale. Le signe radical est la non baignade. Il n'est certainement pas le signe d'appartenance à la mouvance qui a poussé Adel Kermiche et Abdel Malik Petitjean a tué dans une église!
  • "incompatible avec les valeurs essentielles de la communauté française, et le principe d’égalité des sexes "
    • Encore une fois sur quelle base tangible, quels écrits sur les habits portés ou même dans les déclarations des plaignantes se basent ils pour définir cette incompatibilité? Et combien même si des femmes décident de s'habiller en cuir et de se faire humilier sur la plage que peut faire un juge?
    • Trop fort le respect du principe d'égalité des sexes se verrait en fonction des habits... c'est écrit dans quelle loi? Comment les femmes doivent elles s'habiller selon la loi? Est ce que ces T-shirt sont respectueux de l'égalité homme-femme et respectueux des femmes plus simplement? Doit on faire intervenir la justice?
  • "le port d’un vêtement sur les plages pour y afficher, de façon ostentatoire, des convictions religieuses susceptibles d’être interprétées comme relevant de ce fondamentalisme religieux"
    • On interdit car c'est susceptible d'être interprété!! On est au tribunal ou au pictionary? Alors qu'est ce qui empêche de penser aussi,  pendant qu'on y est, que si on voit un maghrébin au volant d'une BMW M3 qu'il est susceptible d’être un voleur. Oups merde c'est déjà comme ça en général, mais quand c'est des magistrats qui l'écrivent!!!
  • Pire encore, le port du Burkini  "est d’une part, non seulement de nature à porter atteinte aux convictions ou à l’absence de convictions religieuses des autres usagers de la plage, mais d’être ressenti par certains comme une défiance ou une provocation exacerbant les tensions ressenties par la population à la suite de la succession d’attentats islamistes subis en France, dont celui de Nice le 14 juillet 2016 et le dernier du  26 juillet 2016  qui a  directement visé la religion chrétienne.
    • Encore une fois, on justifie l’arrêté en fonction d'une hypothèse invérifiable, d'une atteinte aux convictions religieuses ou de leur absence qui est habituellement évoquée par les religieux lors de procès en lien avec des "blasphèmes" (affiche Ave Maria interdite) ! Oui vous comprenez bien: les juges considèrent que porter le burkini est l’équivalent d'un "blasphème" (qui n’existe pas en droit français) contre les autres religions ou l’athéisme!
    • Comme il y a des émotions en France après les attentat on peut pas faire sans. Bon comme tout le monde voulait castrer le pédophile alors on lui en a coupé une. On pouvait pas faire moins. Je ne connaissait pas ce principe judiciaire. Mais c'est peut être aussi parce que les tribunaux administratifs ne sont pas vraiment tenu par des juges mais par des hauts fonctionnaires de l'administration pré-retraités.  
  • "Les juges des  référés ont également estimé que ce port vestimentaire sur les plages de Villeneuve-Loubet pouvait également être  perçu  comme  étant  l’expression  d’une  revendication identitaire" 
    • Alors qu'en est il de ces groupes identitaires? Et en quoi est ce un problème de se retrouver autour d'une identité?
  • "et  que,  même  si  certaines femmes portaient cette tenue de leur plein gré pour exprimer leur religiosité, il était également susceptible  d’être  regardé  par  d’autres  femmes  et  hommes  comme  étant  l’expression  d’un effacement de la femme et un abaissement de sa place qui n’est pas conforme au statut de celle-ci dans une société démocratique..."
    • Alors que penseraient les juges de ces tenues portées de leur plein gré ?

Ainsi à la fin aout 2016, 32 communes avaient interdit le Burkini, arme de "blasphème" républicain. Au même moment le Conseil d'état qui n'a visiblement qu'une fonction d'examen de la mode vestimentaire islamiste, suspend l' arrêté anti-Burkini  de Villeneuve-Loubet sous le motif:

  • "Aucun élément produit devant lui ne permet de retenir que des risques de trouble à l’ordre public aient résulté, sur les plages de la commune de Villeneuve-Loubet, de la tenue adoptée en vue de la baignade par certaines personnes. En l’absence de tels risques, l’émotion et les inquiétudes résultant des attentats terroristes, notamment de celui commis à Nice le 14 juillet dernier, ne sauraient suffire à justifier légalement la mesure d’interdiction contestée."
  • "Le maire ne pouvait, sans excéder ses pouvoirs de police, édicter des dispositions qui interdisent l’accès à la plage et la baignade alors qu’elles ne reposent ni sur des risques avérés de troubles à l’ordre public ni, par ailleurs, sur des motifs d’hygiène ou de décence."

Bien que cette intervention fasse jurisprudence et s’étende donc à tous les autres arrêtés, les maires d'une grande partie de ses villes  les maintiennent, devenant par ce biais hors-la-loi... Najat Vallaud-Belkacem avait été recadrée par Manuel Vals alors qu'elle disait juste que la multiplication des arrêtés n’était pas une bonne chose et que cela libérait la parole raciste, la veille de la décision du Conseil d'état. Après la décision, il persiste et signe en déclarant

"Dénoncer le burkini, ce n’est en aucun cas mettre en cause une liberté individuelle. Il n’y a pas de liberté qui enferme les femmes ! C’est dénoncer un islamisme mortifère, rétrograde."