Alors que se passe t il quand une population née en France, n'ayant fait que vivre en France, non considérée comme Française à part entière par les institutions et l’État, plutôt perçu a priori comme inassimilable et qu'on lui réfute la possibilité d'exister? Et bien je postule que cette population, quand elle est trop fragile prends les armes pour le Djihad ou quand elle en a la possibilité d'un mieux ailleurs, émigre.
Je vais ainsi tenter de te montrer qu'on peut voir que notre modèle "assimilationniste" fabrique ses terroristes, là ou les autres pays occidentaux les subissent. Pour cela nous allons observer les origines des terroristes responsables d'attentats sur notre sol comparativement aux autres pays d'occidents. Après un résumé de l'état des recherches sur le fondement du Djihadisme en France, je t’exposerai les conclusions des chercheurs. Puis un florilège d'article et de reportage sur l'émigration des français issus des minorités visibles.
Voyons donc tous les attentats qui ont été perpétrée dans les pays occidentaux depuis 1995, avec la nationalité respectives des terroristes (vilain barbu ci-contre), et leur lien avec le pays où à lieu leur méfait.
L'objectif est de vérifier si l'apparition du terrorisme islamiste est un phénomène interne aux pays occidentaux ou s'il s'agit d'une guerre menée de l'étranger pour le compte de pays officiels ou officieux comme L’État Islamiste.
Nous allons évidemment commencer par le pays occidental qui a subit les plus grandes pertes humaines, les USA, mêmes si les attentats islamistes sont chronologiquement présent avant 2001 en France.
Aux USA:
Ainsi aux USA parmi les 30 auteurs d'attentats, il y a 7 américains dont 4 qui sont nés ou ont vécu dans un pays musulmans; soit 3 américains natifs n'ayant jamais mis les pieds dans un pays musulmans.
Au Canada:
Pour le Canada sur trois auteurs deux sont canadiens dont un né à Tunis. En d'autre terme un seul canadien natif sur trois.
En Australie:
En Grande Bretagne:
Pour la grande Bretagne, il y a 20 terroristes. Seule sept d'entre eux sont Britanniques né en Angleterre. Un seul est britannique né au Pakistan. Ainsi 1/3 sont des britanniques natifs.
En Allemagne:
L'Allemagne de 1913 à 2000 pratique le droit du sang exclusif, ce qui pourrait nous gêner pour comparer les populations de terroristes. Cependant aucun n'aurait pu jouir du droit du sol. Ici tous sont étrangers et un seul a passé la majorité de sa vie en Allemagne.
En Belgique:
En résumé sur les douze terroristes, 4 sont belges né en Belgique, un belge est arrivé à 17 ans à Bruxelles, tous les autres sont français (2), d'origine syrienne (2), marocains (2) et algérien (1).
En suède:
Ainsi 2 terroristes nés en Irak et en Ouzbékistan. Le seul suédois vivait en Angleterre.
En Finlande:
Un seul auteur, étranger est à noter pour la Finlande.
En Espagne
Soit, sur 31 terroristes condamnés ou morts, 6 sont espagnols.
Ainsi sur 11 terroristes supposés, on retrouve 2 espagnols dans cet attentat, 9 marocains dont 8 de moins de 30 ans, parmi lesquels 7 ont grandi en Espagne et un en partie en France.
Au total en Espagne sur 42 terroristes, 8 sont espagnols, en sachant que l’Espagne naturalise les étrangers qui le demande après dix de résidence.
En France
Sur 35 terroristes, 21 sont français (dont 19 né en France), 2 tunisiens, 6 algériens, 1 égyptien, 2 belges, 2 marocains, 2 irakiens. Ainsi nous sommes le pays où la grande majorité des terroristes sont le produit du territoire national.
Alors face à ce constat "en France la très grande majorité des terroristes sont des compatriotes", que pouvons nous supposer. Certains hommes politiques français ont repris abusivement la terminologie américaine de "Global War on Terror" du président Georges Bush, pour le franciser en "Guerre contre le terrorisme". Ce concept s'appuie sur le concept de choc de civilisation, créé par Samuel Huntington, professeur de sciences politiques et publié dans un ouvrage "Clash of civilisation". Il défend à tort (c'est mon avis) qu'il existerait une tendance à un choc entre les différentes civilisations depuis la fin de l'opposition des blocs Est-Ouest. Il postule l'existence d'une civilisation musulmane qui s’opposerait à une civilisation occidentale chrétienne... Comme le montre les rapports qui existent entre musulmans Chiites et Sunnites au Yémen, et au Liban on peut mettre en doute l'existence d'une civilisation musulmane unitaire, fantasme de "L'Islam" chez les occidentaux, et idéal de l'Umma chez les musulmans (de tout poil). L'idée de guerre contre le terrorisme provient aussi d'une nation américaine qui n'a que peu essuyé d'attaque venant d'américains endoctrinés. En effet sur 30 terroristes, 3 seulement sont nés et ont vécu aux USA (voir plus haut). Les américains peuvent donc avoir la perception d'une attaque étrangère sur leur sol.
S'il devait s'agir d'une guerre, c'est encore moins le cas pour la France. Ou si on avait absolument envie de porter des godillots et un uniforme en défilant au son de "voila du boudin", on pourrait parler d'une guerre civile à minima, d'une insurrection issue d'un monde mondialisé. Dans ce contexte particulier, comme le dit Dominique de Villepin , il va falloir réfléchir plutôt qu'agir. C'est d'autant plus nécessaire que selon le Sofian group (Entreprise -
- de prospective géostratégique basée à New York), le plus gros contingent de combattants étrangers venant d'occident provient de France (1700 ressortissants en 2015). Notre pays est donc celui qui produit le plus de djihadistes!! Mais qui sont ces djihadistes?
Les médias et les sociologues nous les présentent souvent comme des têtes brulées, écervelés plutôt délinquants de ZUP mal insérés. Farhad Khosrokhavar (Sociologue à l'EHESS) étudie en 2015, le profil des djihadistes, en étudiant le profil des terroristes les plus radicaux: ceux qui sont venus mourir en "martyr" (chahîd) sur leur terre natale pour la majorité. Il écrit à leurs propos: "Ils ont commis des vols ou fait de trafic; ils ont tous connu une période d'emprisonnement plus ou moins longue"... "ils vivent un sentiment profond d'injustice sociale"... "la prison murir la haine de l'autre". Son excellent article fait le portrait sociologique et des motivations du djihad le plus "explosif", mais il ne rend pas compte des motivations d'une autre part des djihadistes participant à la guerre en Irak-Syrie après 2013 (date de l'arrivée de E.I. dans la guerre civile syrienne). Il apparait en effet des djihadistes moins défavorisés, issus des classes moyennes et supérieures pour lesquels il n'existe pas de problème d’intégration, de famille, dont ni les parents, ni les grand-parents ne sont immigrés, plutôt athées à l'origine. La majorité n'ont pas commencer leur parcours par une conversion à l'islam (seul 22% le sont). Ils sont séduits par un discours utopiste et animés par une vision esthétisée d'une destinée mortelle, reliée à une cause transcendantale et nihiliste. Finalement les spécialistes sont d'accord sur l'absence d'un seul profil de djihadiste. Il s'opposent beaucoup plus sur les ressorts de l’adhésion à la doctrine du Djihad. Ils existent quatre courants théoriques qui s'affrontent mais deux se détachent médiatiquement. Ces deux mouvements sont représentés par deux chercheurs, Olivier Roy et Gilles Kepel. Le premier écrit dans le Monde:
"La France en guerre ! Peut-être. Mais contre qui ou contre quoi ? Daech n’envoie pas des Syriens commettre des attentats en France pour dissuader le gouvernement français de le bombarder. Daech puise dans un réservoir de jeunes Français radicalisés qui, quoi qu’il arrive au Moyen-Orient, sont déjà entrés en dissidence et cherchent une cause, un label, un grand récit pour y apposer la signature sanglante de leur révolte personnelle. L’écrasement de Daech ne changera rien à cette révolte." Ainsi pour Roy la radicalisation violente préexiste à son Islamisation. «Il ne s’agit pas de la radicalisation de l’islam, mais de l’islamisation de la radicalité.»
Pour Kepel, dans nos banlieues s'est implanté une doctrine islamique étrangère (salafisme) se nourrissant des difficultés de ces territoires, qui menace l’intégrité de la république. Cet Islam
devenu local, mute en fonction des contours du contexte, de génération en génération. La troisième, attaque la laïcité tout en se plaignant d'une islamophobie qui ne serait pour Kepel qu'une
application stricte de la loi de 1905. Cette victimisation justifierait les attaques terroristes. Son but: créer les conditions d'une guerre civile.
Au final l'un comme l'autre considère que le phénomène et local. L'un considère que Daech offre, à des individus déjà radicalisés dans une violence dont l'expression (émeutes), était sans issue, l'habit idéalisé et révolutionnaire du Djihad (analogie aux brigades internationales de la guerre d'Espagne par Jean-Pierre Filliu). L'autre considère que l'islamisme radicalisé du moyen-orient (le Salafisme) s'est enraciné dans les banlieues et donne des fruits issus de notre sol, susceptible de déstabiliser notre civilisation. Ainsi l'ennemi c'est le salafisme à combattre sous toutes ses formes (burqua, voile, burkini...). Le premier veut traiter les causes de a radicalisation violente, le second contrer l'expansion de la doctrine Salafiste.
A la fois confronté à un marché de l'emploi fermé, aux discriminations raciales, et profitant d'une bi-culturalité valorisée à l’étranger, un incertain nombre (statistique interdite) de français maghrébins et noirs, diplômés, s'expatrient. Ils font le bonheur des pays arabes, d'autres pays européens (Londres) et de l’Amérique du nord. Ci dessous des reportages et articles qui fondent ce point de vue.
Article Le Figaro (18/02/2009): le Golfe nouvelle terre d'asile des beurs de
banlieue.
Article du Monde (26/06/2009): Blacks, Beurs et diplômés les nouveaux expatries.Article du
Monde (31/07/2013): Pourquoi des jeunes choisissent de s'expatrier?
Article du Monde (10/03/2015): Tidjame Thiam cet homme que la
France regrette d'avoir laisse partir.Article JDD (21/06/2017): Cette jeunesse musulmane qui veut s'expatrier à Dubaï.