Primaire de la droite et du centre de 2016

Les primaires de la droite ont été l'occasion pour les candidats de droite de largement s'exprimer sur l'islam.  Evidemment ils reprennent la question de la laîcité, du voile, du burkini, et fustige l'islam politique. En effet il est alors conçu comme un problème car anti-républicain et anti-laïque.

Il se trouve qu'au sein des candidats, Mr Jean Frédéric Poisson (Verseau né à Belfort) est président du Parti Démocrate Chrétien. Ce charmant parti a dans son programme des:

  • " Définir le mariage dans la Constitution comme l’union d’un homme et d’une femme" (un progrès dans la lutte contre les discriminations)
  • "Rejeter le pédagogisme au profit des méthodes d’enseignement qui fonctionnent : lecture syllabique, conjugaison, dictées, bases du calcul, bases chronologiques en histoire." (Supprimer la recherche en pédagogie aussi)
  • " Généraliser les rites et symboles qui manifestent l’autorité : estrades, lever des élèves au début des cours, renforcement de l’instruction civique." (C'est vrai que c'est la seule façon de faire reconnaître une autorité)
  • "Encourager le port de l’uniforme pour les élèves." 
  • "Subordonner le droit à l’immigration et l’accession à la nationalité aux capacités d’accueil et aux exigences culturelles de la France." (et la conversion aussi non?)
  •  "Faire respecter partout en France une saine laïcité, qui n’est pas le laïcisme, mais la distinction et la coexistence paisible de la raison et de la religion, dans la sphère publique comme dans la sphère privée" (comme ça les musulmans pourront porter leur croix ostensiblement)

Le catholicisme politique lui ne semble donc pas poser de problème. En tout cas les politiques français ne semble pas le condamner avec autant de vigueur que l'islam politique. Alors qu'aucun membre des deux partis islamistes l'UDMF (Union des démocrates de France) et le PMF (Parti des Musulmans de France), n'arrive à obtenir plus d'1% de voix (seuil de financement par l'état), le représentant d'un parti chrétien élu (lui) se présente à l'élection présidentielle. Mais là pas de levée de bouclier sur la laîcité.

L'anti-républicanisme primaire le plus présent en France, le Royalisme,  a droit de citer avec l'Alliance Royaliste, le Parti Monarchiste, la nouvelle action royaliste sans qu'aucun tribunal administratif n'interdise le port de la fleur de Lys... Bon d'accord je pousse un peu mais je suis pas le seul.

Et puis ça a été le ponpon avec notre ancien président de la république multi-poursuivi...  Nicolas Sarkozy qui le 20 septembre 2016 nous explique que lorsqu'on est français nos ancêtres sont les gaulois... Magic!

Je me souvenais alors de mon grand-père qui lors d'une de ces rares venu me chantait la chanson des zouzous, les zouaves, corps militaires qui s'est illustré dans les deux guerres, auquel il appartenait (libérant la Franche-comté), et qui me racontait avec un air rigolard qu'ils avaient appris à l’ère coloniale que nos ancêtres étaient les gaulois. Un des représentants de l'état français qui osait dire une ineptie pareil. Pour être français il fallait oublier d'où on vient, ses racines. Comme s'il y avait un antithètisme à revendiquer son origine en étant Français. Un pays qui se pose a se point la question de son identité est à l'image d'un individu qui tous les matins s’inquiéterait de qui il est. Ce pays est bien malade.

Je fulminais en chantant jaune Faut rigoler. Je ne suis pas redescendu de cette colère avant quinze jours.

Cette semaine là, j'apprenais l'existence de l'ARM (Arrangement Reconnaissance Mutuelle) et vu l’ambiance particulière qui régnait alors (élection présidentielle, montée de l’extrême droite en Europe, renforcement de l'état d'urgence...) j'envoyais des CV à tous les CHU du Québec.

Deux semaines plus tard Jean-François du CHU de Sherbrooke me répondait. Nous nous rencontrions en début d'année avec toute la gang (québécois dans le texte). Je partageais alors la visite avec une nord Américaine du Vermont.  Sans que je n'en ai parlé, pour rire les futurs collègues (dont une bonne part avaient travaillé en France) nous appelaient "les réfugiés politiques" . Il s'agissait de moi en France et d'elle aux USA après l’élection de Donald Trump.