1983 la marche des Beurs

Durant l'été 1983, de rudes affrontements opposent policiers et jeunes dans le quartier des Minguettes à Vénissieux, une ZUP dans la banlieue lyonnaise. Pendant les affrontements, Toumi Djaïdja, le jeune président de l'association SOS Avenir Minguettes, est grièvement blessé par un policier et transporté d'urgence à l'hôpital. Rodéos, incendies de voitures, dégradations urbaines, courses poursuite avec la police, sont à nouveau filmés, largement repris dans la presse. Le père Christian Delorme et le pasteur Jean Costil, de la Cimade, proposent alors aux jeunes des Minguettes une longue marche, qui s'inspireraient des moyens d'action de Martin Luther King et Gandhi.

Se mouvement sera largement récupéré par SOS racisme, émanation du partie socialiste, qui empêcha l'émergence d'une vrai représentation de l'immigration par les premiers marcheurs.

1985 Touche pas à mon pote

Une période où j'y croyais. Il y avait déjà eu une révolte des Banlieues trois ans avant à laquelle j'avais assisté passivement à Hem (Ghymkhana dans la rue avec incendie tous les vendredi soirs), mais globalement les socialistes venaient d'arriver au pouvoir, un souffle de libéralisation de la société soufflait. L'espoir était là.  

Les radios venaient de se libéraliser. Mes parents avaient acheté une radio-cassette. Ma sœur et moi étions fous de pouvoir écouter toutes ses radios et d’enregistrer les musiques qui nous plaisaient. Après avoir écouté les Jacques Brel, Jean Ferrat de mes parents, je devenais raide dingue de Police, Téléphone et Charlélie Couture...

Mes copains de ZUP étaient Edouardo, Angelo, et Stéphane. Je m’étais bagarré avec Stéphane ce qui en plus de son amitié m'avais apporté une valeur de 1/2 Nanard à la baston, en référence à Bernard la racaille de mon age qui faisait mythologiquement du Karaté.  Et quand je mangeais chez Angelo son père refusait que je débarrasse car c’était aux filles de faire ça. Quant à Edouardo qui était meilleur que moi à l'école je ne saisissait pas sa volonté de faire électricien alors que moi je voulais être ingénieur en aéronautique ou psychiatre. 

Est ce la jeunesse, l'arrivée de François Mitterrand qui renouvelait l'air de la France, ou l'ambiance effervescente de l'époque, qui nous laisser croire que les portugais, italiens, polonais, et algériens que nous étions par nos parents, serions Français à part entière?