Professions réglementées.

Il s'agit de professions dont l'accès et l'exercice sont subordonnés «directement ou indirectement, en vertu de dispositions législatives, réglementaires ou administratives, à la possession de qualifications professionnelles déterminées».

Il y a les professions libérales et offices ministériels qui sont considérés comme des missions de service public (les avocats, notaires, huissiers, architectes, médecins, pharmaciens, ambulanciers, mais aussi journalistes ou courtiers en assurance...).

Les professions commerciales et artisanales regroupent notamment les métiers liés à la voiture (réparateurs, vendeurs), à la construction (gros-œuvre, menuiserie), aux soins aux personnes (coiffeurs, opticiens, masseurs) ou à l'alimentation (boulangers, charcutiers). D'autres catégories regroupe les professions de l'enseignement (instituteurs, professeurs d'université), les transporteurs de marchandises sur route, les moniteurs d'auto-école, les diététiciens, agents immobilier, ramoneurs, dresseurs de chiens… La liste est longue et surtout très variée, comme le montre l'annuaire dressé par le Centre international d'études pédagogiques (Ciep).

L'Hexagone compte plusieurs centaines de métiers réglementés selon le Centre français d'information sur la reconnaissance académique et professionnelle des diplômes. Soit le haut de la fourchette établie par l'UE. Selon cette dernière, le nombre de professions réglementées varie entre moins de 50 et plus de 400 selon le pays considéré. La moyenne européenne se situe à 157. Le secteur de la santé compte le plus grand nombre de professions réglementées (plus de 40%), viennent ensuite l'éducation, les services aux entreprises, la construction, le commerce et les transports.

Un peu d'histoire face à ce qui semble être un sport national, la conservation d'un monopole par des critères qui empêche l’accès à des postes parfois non pourvus par des non nationaux.

 

La grève des étudiants de médecine en février 1935

 

"Avec la crise économique mondiale qui touche la France en 1931, les thématiques xénophobes et les discours d’extrême droite prennent de la vigueur et accusent les étrangers de tous les maux : chômage, insécurité, désordre ou encore menace sur l’identité (« race », culture, religion) du pays. Commerçants, artisans et professions libérales notamment dénoncent une concurrence déloyale et mènent une campagne virulente pour obtenir la protection de la loi. Les pouvoirs publics durcissent alors drastiquement leur politique en matière d’immigration et la loi du 10 août 1932 « protégeant la main d’œuvre nationale » est par exemple votée à l’unanimité du Parlement. Les refoulements, les expulsions, la surveillance et la répression s’accentuent à l’égard des immigrés (réguliers ou non) qu’une part de plus en plus importante de la population française rejette.

En ce mois février 1935, ce sont les autorités de l’université de médecine, certains syndicats médicaux et plusieurs organisations d’étudiants en médecine qui organisent un vaste mouvement de grève afin de protester contre « l’envahissement de la profession médicale » par les immigrés étrangers. En majorité juifs roumains et polonais dans cette activité professionnelle, ces derniers sont accusés de « voler » les places à l’université, les diplômes et les clients aux français « de souche ».

Inscrite dans un contexte de forte crise économique, politique et identitaire, la contestation prend une ampleur assez exceptionnelle, se déroulant dans un climat xénophobe et antisémite. En province, mais surtout à Paris, les manifestations se multiplient, comme celle immortalisée par le cliché Manifestation xénophobe d’étudiants parisiens devant la faculté de médecine, 1er février 1935 qui, justement, « lance » le mouvement." Alexandre SUMPF

 

Le scandale des Praticiens Attachés Contractuels

Dans sa thèse de géographie Victoire Cottereaux les appelle les “ invisibles ” de l’hôpital. Il s'agit des praticiens hospitaliers contractuelles (les PAC). Ils sont incarnés dans ce film Hippocrate par Reda Kateb, déjà médecin en Algérie mais installé dans une sous statut en France. Nous avons tous au cours de notre cursus côtoyé des médecins étrangers de qualités qui pour certain ont participé à notre formation. J'ai appris une partie de mon savoir en traumatologie avec un PAC Togolais ayant fait ses études entre le Togo, l'Ukraine et la France. Grâce à un PAC roumain je sais (savais) percuter un crâne (vieille clinique française) à la recherche d'un hématome extra-dural. Les médecins étrangers hors CEE se retrouvent dans une situation discriminatoire qui est pour moi inadmissible et contre-productive. En effet on reconnait leur diplôme de manière hasardeuse et on leur octroie un sous statut médical. Alors qu'en toute logique nous devrions plutôt évaluer la qualification des praticiens tant en vérifiant leur diplôme, exiger des retours de leurs postes précédents, puis si tout concorde et après une période d'essai leur offrir la possibilité d'avoir le même statut que les médecins hospitaliers. Voici ci dessous les différences de salaire entre le statut de médecin non européen (PAC) et Européen (PH)

Le fonctionnement actuel amène en France d'excellent médecin à la recherche d'une valorisation de leur savoir-faire et d'autre potentiellement à problème, aux compétences limitées. Notre voisin Alpin, la Suisse, reconnait les diplômes mais ne garde en poste que les médecins les plus talentueux avec un salaire non discriminatoire. Ainsi nos voisins plus attractifs pourraient récupérer les meilleurs médecins étrangers et nous laisser les moins compétents.