1988 Meurtre d'olivier Messaoudi

A Saint-Ambroix (Gard), où j'avais l'habitude d'aller disputer des matchs de Volley-Ball, un patron de bistrot tire sur quatre jeunes maghrébins auxquels il refusait de servir des consommations, en pleine fête votive. Olivier Messaoudi (21 ans) meurt. Le patron soutenu par le Front National sera incarcéré qu'un mois. Je rentre en médecine dans la foulée. Ces années là, ma sœur( 15 ans) subit un contrôle d'identité à la sortie du lycée, et mon père se fait tutoyer par un policier sur la route...

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1991 Jacques Chirac à Orléans

Le 19 juin 1991, au cours d'un dîner-débat du RPR, Jacques Chirac prononce le discours  devant 1300 sympathisants et membre du Parti. Il est alors président du mouvement, maire de Paris, ancien premier Ministre de Valéry Giscard D'Estaing, Ancien ministre de l'Intérieur de Georges Pompidou:

 

« Notre problème, ce n'est pas les étrangers, c'est qu'il y a overdose. C'est peut-être vrai qu'il n'y a pas plus d'étrangers qu'avant la guerre, mais ce n'est pas les mêmes et ça fait une différence. Il est certain que d'avoir des Espagnols, des Polonais et des Portugais travaillant chez nous, ça pose moins de problèmes que d'avoir des musulmans et des Noirs[…] Comment voulez-vous que le travailleur français qui habite à la Goutte-d'or où je me promenais avec Alain Juppé il y a trois ou quatre jours, qui travaille avec sa femme et qui, ensemble, gagnent environ 15 000 francs, et qui voit sur le palier à côté de son HLM, entassée, une famille avec un père de famille, trois ou quatre épouses, et une vingtaine de gosses, et qui gagne 50 000 francs de prestations sociales, sans naturellement travailler ! [applaudissements nourris] Si vous ajoutez à cela le bruit et l'odeur [rires nourris], eh bien le travailleur français sur le palier devient fou. Et il faut le comprendre, si vous y étiez, vous auriez la même réaction. Et ce n'est pas être raciste que de dire cela. Nous n'avons plus les moyens d'honorer le regroupement familial, et il faut enfin ouvrir le grand débat qui s'impose dans notre pays, qui est un vrai débat moral, pour savoir s'il est naturel que les étrangers puissent bénéficier, au même titre que les Français, d'une solidarité nationale à laquelle ils ne participent pas puisqu'ils ne paient pas d'impôt ! [...] Il faut que ceux qui nous gouvernent prennent conscience qu'il y a un problème de l'immigration, et que si l'on ne le traite pas et, les socialistes étant ce qu'ils sont, ils ne le traiteront que sous la pression de l'opinion publique, les choses empireront au profit de ceux qui sont les plus extrémistes »

Ce discours a une origine. Il se base sur l'hypothèse déjà adoubée par Valèry Giscard d'Estaing que l'immigration africaine n'est pas intégrable ce qui a conduit en 1974 en un durcissement notable de la législation migratoire. Il se nourrit aussi de la montée du Front National qui tient déjà des discours similaires.

Il laisse penser, ce que croient certains français dont mon entraineur de volley que les étrangers ne paient pas d'impôt, faisant de la France un paradis fiscal, et également que l'immigration coute de l'argent à la nation plus qu'elle en rapporte. Ceci est parfaitement faux et Jacques Chirac le sait.