1992 Rapport du Haut conseil à l’intégration

Petit extrait du rapport qui en résumé, pointe que les immigrés sont responsables des différences de salaires dont ils sont victimes. (Didier Fassin"L’invention française de la discrimination"):

 

Ainsi, l’important rapport de 1992 du Conseil à l’intégration, Connaissance de l’immigration... note que « l’intégration juridique des étrangers se poursuit » et que « l’analyse approfondie des différents indicateurs a permis de relativiser les différences apparentes entre population française et étrangère en révélant l’importance des ‘effets de structure’ de ces populations ». À propos des inégalités de salaires, le rapport formule la mise en garde suivante : « Pris globalement, les étrangers ont un salaire moyen inférieur à celui des Français. Mais la population étrangère n’a pas la même structure par qualification, diplôme, âge, sexe que la population française et la différence ne doit pas être trop vite prise comme synonyme de discrimination. » Pour autant d’ailleurs qu’elles existent, ces « différences » ont une justification : « L’observabilité par l’employeur du capital humain pourrait être plus faible pour un étranger que pour un Français (cultures différentes, absence des références antérieures, non comparabilité des diplômes…), ce qui justifierait un salaire d’embauche plus faible. Cette différence devrait s’amenuiser au cours du temps, au fur et à mesure que l’employé a la possibilité de se révéler par son travail. » En somme, non seulement les disparités de salaire ont leur raison d’être, mais c’est finalement à l’employé qu’il revient, en faisant ses preuves, de les corriger, ou tout au moins d’espérer y parvenir. Cette double épreuve – de relativisation et de justification, dans les termes mêmes du rapport – autorise l’escamotage des discriminations. Elle n’est au demeurant que l’expression officielle d’une opinion commune dans les institutions étatiques et, plus largement, dans la société française, qui nie ou banalise les inégalités dont sont victimes les étrangers et a fortiori les personnes d’origine étrangère. Ces inégalités, que l’on ne conteste pas, sont toutefois rarement mesurées. Lorsqu’elles le sont, on en fait la simple conséquence de disparités socio-économiques : elles disparaîtraient à catégorie professionnelle comparable, dit-on. Et si elles persistent après ajustement statistique, on trouve alors, pour en rendre compte, des explications spécifiques : problème de capital culturel, croit-on, qu’on le pense en termes de différences (origines) ou de déficience (diplômes). L’inversion de ce schéma interprétatif suppose ainsi de modifier ou même de récuser cette série d’arguments.

1993 Bruxelles

Je pars en Erasmus à Bruxelles. Je trouve un accueil chaleureux des professeurs, de la population. Je retrouve l'ambiance de mon nord chéri et fantasmé. Je rencontre aussi Aissa, un jeune étudiant marocain qui vivait dans le même Kot à Louvain en Woluwe

Grâce à lui je ne peux pas rentrer en boite de nuit (ça va pas être possible) et me rend compte que le problème est plus vaste.

Après mon retour à Nîmes, Aîssa finit ses études et décide de rentrer au pays. Naturellement comme le cliché le fait penser, il rentre en voiture et prend le bateau à Sète. Etant sur son trajet, il fera une halte chez mes parents qui l'accueillirent comme il se doit. C’était en plein ramadan et il voulait aller prier à la mosquée la plus proche et boire la chorba pour rompre le jeûne. Me voila donc en pleine ZUP à chercher une mosquée dans une cave que je ne cherche plus... 

L'islam était déjà la deuxième religion de France, mais devait déjà rester invisible.